72 rue Maurice Thorez, 92000 Nanterre
 
Disponible aujourd'hui de 8h30 à 20h
01 85 15 27 73
 
 

Thérapeutique du TDAH : quand l’enfant est réduit à son cerveau


La publication des nouvelles recommandations de la HAS

Le TDAH, une nouvelle maladie ?

La HAS a publié ce lundi 23 septembre 2024 ses recommandations de bonnes pratiques concernant le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Nous apprenons que ce ne sont plus uniquement les pédopsychiatres qui peuvent établir le diagnostic de TDAH, mais également les médecins formés au TDAH sans préciser la base de cette formation. Par contre, sont précisés les moyens pour parvenir à ce diagnostic : « un entretien général puis spécifique, un examen clinique et un recueil d’informations auprès des intervenants de l’enfant »[1].

Par ailleurs, la thérapeutique repose sur des interventions dites non-médicamenteuses et médicamenteuses. Nous y retrouvons la psychoéducation et les thérapies cognitivo‑comportementale.

Dans cette approche, l’enfant est réduit à son cerveau, dénué de vie pulsionnelle et de subjectivité. L’enfant en devenir est réduit à son symptôme, un symptôme déficitaire. Aucune place n’est laissée pour l’expression de la subjectivité de l’enfant le plus souvent abrasée par les techniques comportementales ou médicamenteuses.

La place que prend le symptôme dans l’économie psychique est exclue des modalités de traitement non pas par souci de scientificité, mais par idéologie, celle qui consiste à penser que toutes les pathologies mentales sont localisables dans le cerveau.

Une approche des symptômes exclusivement neuronale de l’enfant contestable

Ainsi, l’approche neurologique et déficitaire du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité exclue la subjectivité. Le symptôme est désormais lu d’une façon qui déresponsabilise puisqu’il est mis sur le compte d’un dérèglement du cerveau.

Cette thèse réductionniste, impliquant la présence d’une lésion dans le cerveau chez les enfants avec TDAH a été avancée au départ sans aucune preuve comme le rappelle Patrick Landman dans son livre Tous hyperactifs ?[2] L’auteur souligne, que certaines études sont venues à l’appui d’imagerie mettre en évidence certaines modifications cérébrales chez des enfants hyperactifs sans que celles-ci ne prouvent le TDAH[3].

Aujourd’hui, il est proposé à des enfants très jeunes d’être traité avec des molécules chimiques avec lesquelles nous ne disposons de peu de recul.

L’approche psychanalytique du symptôme TDAH

Par ailleurs, la HAS manifeste une nouvelle fois, son exclusion vis-à-vis de la psychanalyse et de la psychopathologie. Elle s’inscrit ainsi dans la même lignée que le DSM, à savoir, celle d’une organiciste.

Pourtant, l’approche psychanalytique, elle n’exclut pas la voie médicamenteuse ou comportementale. Cependant, elle maintient qu’un être parlant est d’emblée un être avec une subjectivité et que par conséquent, sa vie psychique doit être prise en compte dans la prise en charge de l’agitation motrice ou des difficultés d’attention.

Pour la psychanalyse, le symptôme moteur ou de l’attention nécessite de mobiliser l’élaboration psychique, soit une certaine capacité de symbolisation. Dire les pensées au contraire de les agir, est une façon de transformer l’impulsivité en représentation de mots, de transformer la langue motrice, en langue verbale. Ce travail participe à apaiser l’enfant et de l’aider à verbaliser, ce qui l’agite.


[1] HAS, consulté le 26 septembre 2024, https://www.has-sante.fr/jcms/p_3302482/fr/trouble-du-neurodeveloppement/-tdah-diagnostic-et-interventions-therapeutiques-aupres-des-enfants-et-adolescents

[2] Landman, P. Tous hyperactifs, Paris, Éditions Albin Michel, 2015.

[3] Ibid., p. 35.


Articles similaires

Derniers articles

À la une

L’envolée des prescriptions de psychotropes chez les jeunes

04 Oct 2024

L'augmentation de la prescription de psychotropes chez les jeunes
L’article du journal Le Monde intitulé « Santé mentale : pourquoi la prescription de psych...

Thérapeutique du TDAH : quand l’enfant est réduit à son cerveau

01 Juil 2025

La publication des nouvelles recommandations de la HAS

Le TDAH, une nouvelle maladie ?
La HAS a publié ce lundi 23 septembre 2024 ses recommandations de ...

Psychothérapeute pour soigner la dépendance affective à Levallois-Perret

15 Juin 2025

Sortir de la dépendance affective grâce à l’aide d’un psychothérapeute à Levallois-Perret

Comment soigner la dépendance affective à Levallois-Perret ?
L’un ...

Catégories

Création et référencement du site par Simplébo

Connexion

Prendre rendez-vous en ligneDoctolib